Comme une marionnette, un pantin sans vie, je me traînais dans les couloirs de la citadelle, telle un fantôme. Plus pâle que d’ordinaire, non pas réellement, juste lasse et ennuyée. Je ne sentais aucune présence autour de moi, il y avait des membres dans leur quartier, ronflant en attendant l’action, une mission, mais que pouvais-je bien faire s’il n’y avait rien à faire ? Je soupirais, et je continuais à avancer d’un pas lourd et pénible. Je continuais ma marche lente, et descendais le long chemin transparent pour me retrouver dehors. Je levais la tête vers le ciel, pas de vent, pas d’étoiles, pas de nuages.
Le calme absolu, le néant, un silence de mort à en glacer plus d’un mais assez agréable aux yeux des similis.
Les sans-cœur semblaient indifférents à mon passage, occupés à grouiller et chercher quelques chose d’invisible, comme d’habitude, je soupirais et prenait une mine dégoûtée, vermine grouillante…
Au fur et a mesure que j’avançais, des bruits réguliers et claquants montaient en crescendo jusqu’à mes oreilles, des bruits de pas, féminin, puisqu’à en juger par le claquement, il s’agissait de chaussures à talon. Accompagnant ses pas, un léger froissement, comme celui d’un manteau long, qui se froisse en même temps que vos jambes avancent, un membre de l’Organisation, évidemment, enfin si mon ouie, ne me trompait pas, et elle me trompait rarement.
Je débouchait d’une petite ruelle lorsque j’aperçue enfin la silhouette, encapuchonnée évidemment, mais d’où dépassait une longue anglaise rouge. Je souri, Amane…
Je ne l’appréciait pas particulièrement, si on comptais que je n’appréciait personne, mais je ne les détestais pas non plus. Mais Amane me posait un réel problème dans le sens où elle était aussi lunatique, désagréable et provocatrice que moi lorsque l’on perçait à jour sa façade joyeuse et innocente.
Je replaçait nonchalamment ma capuche sur ma tête, et avançait d’un pas plus décidé. Elle se plaignait de ne rien avoir à faire, elle n’avait qu’à aller provoquer ses mous de la lumière et les hunters si elle y tenait tant, moi j’avais d’autre choses à prévoir…
Tranquillement je m’asseyais sur un rebord en hauteur, sur sa gauche, un sourire se dessina sur mes lèvres et je pris la parole sur un ton des plus enfantin et innocent que je le pus, et il était crédible.
« Oui effectivement, il semble que la Lumière n’ai rien d’intéressant à nous mettre sous la dent en ce moment, mais évidemment il suffirais d’aller s’agiter u peu sous leur nez pour les réveiller je suppose…
Quand aux autres membres, ils sont partis en vadrouiller pour le propre compte, ses petits ingrats, mais on ne peut reprocher à personne d’avoir envie de se libérer de temps en temps, ou toit simplement font la sieste apparemment…
Mais si tu le désir, il y a toujours une mission plus qu’intéressante et éprouvante qu’il reste à faire, et je me tâtais d’y aller ou non… Si l’ennuis t’irrite donc tant que ça, elle est à toi… »Un sourire mauvais s’affiche sur mes lèvres et je retirais ma capuche et observait mon interlocutrice dans les yeux.
Elle était jolie, finie, bien faite, mais derrière son masque d’ange, et même derrière le mien, nous savions très bien ce qu’il s’y cachait. J’ouvris la bouche et laissait échapper un petit sifflement, puis repris sur le même ton.
« Je sais que tu es capable de beaucoup de choses, tu es un membre efficace et honorable, tu as ma confiance Amane. »Mensonge évidemment. Je n’avais confiance en personne, même pas en moi-même, mais je pourrais essayer, pour une fois, pourquoi pas ?